S’il y a moins de milans, c’est en partie en raison d’une forte mortalité. L’objectif du programme est de retrouver rapidement les cadavres pour pouvoir déterminer les causes d’origine humaine de la mort : empoisonnement, électrocutions, collisions liées au trafic, aux parcs éoliens, tirs illégaux… et prendre des mesures adaptées. Sur 615 milans équipés d’ici 2024 dans douze pays, 25 le seront dès cette année en Auvergne dont 10 en Haute-Loire dans les jours prochains.
Trouver les nids
Pour installer une balise sur un jeune milan, il faut le capturer, et il y a un créneau favorable jusqu’à la mi-juin avant l’envol. Le jour où les spécialistes (autrichiens) seront là avec les balises, il faudra avoir repéré les nids, généralement à la fourche principale de grands arbres, au cœur de pinèdes élevées, mobiliser des grimpeurs aguerris, descendre les oiseaux dans un panier, les équiper et remonter en douceur.
La relative importance des populations - 100 à 150 couples nicheurs en Haute-Loire -, et les observations des ornithologues locaux facilitent les choses. Dernièrement Franck Chastagnol chargé de mission biodiversité, un des piliers de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) locale, était en observation au pied des falaises de Valhory à Coubon, jumelles braquées vers la vallée de la Loire où devraient avoir lieu plusieurs captures.
Aujourd’hui les balises aviaires les plus performantes pèsent une vingtaine de grammes : c’est peu pour un oiseau qui atteindra le kilo pour 1,50 m d’envergure ; permettant une localisation à la dizaine de mètres près, elles ont une durée de vie de plus de deux ans.
Des balises au top
Bien que ce ne soit pas l’objectif elles peuvent contribuer à préciser les voies de migrations - déjà assez bien connues du milan vellave, souvent vers l’Espagne, mais surtout, en cas de malheur (si la balise ne bouge plus) , d’alerter des correspondants locaux de la LPO ou de OFB (*) qui, avec les coordonnées GPS, pourront retrouver le cadavre. Autopsie, radiographie, analyses toxicologiques suivront, permettant de déterminer les causes de la mort, contribuant ainsi à élaborer un programme de mesures à prendre, de conseils à donner, à déposer plainte dans certains cas.
Au total, 26 pays sont partenaires de cette opération à laquelle la Haute-Loire a l’honneur d’être conviée. Pour que Kite continue à participer à nos équilibres naturels, et nous, admirer sa ronde gracieuse dans l’azur.
